Date : 15 mai 2017
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Organisateur : Conférence SACESR par Monsieur Frédéric METIN
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Résumé : Dans le domaine des mathématiques, le XVIe siècle connaît peu d’avancées significatives, à l’exception des progrès de l’algèbre dans la résolution des équations et de l’apparition du langage symbolique. En France, Jean Errard déplore en 1594, que les sciences soient « de long temps mortes en ce Royaume » et que les jeunes nobles soient « contraincts cercher & aller mandier es pays estranges » la formation scientifique dont ils ont besoin pour tenir leur rang dans les armées du roi. Les ouvrages de mathématiques « pures » sont donc peu nombreux.
Il est pourtant un domaine florissant qui donne lieu à la publication de traités et de manuels, celui des mathématiques pratiques. Il s’agit de la mise en situation pratique d’outils mathématiques pour la résolution de problèmes se posant à divers corps de métiers : la géométrie euclidienne dans l’arpentage et la cartographie, l’arithmétique décimale pour le commerce, l’algèbre au secours des affaires bancaires.
Bien plus qu’une application de théories mathématiques, il est possible de voir dans les ouvrages un espace dans lequel la science est directement lisible dans le monde réel. Ainsi les instruments de mathématiques permettent-ils à l’humain de se rendre « comme maître et possesseur de la nature », comme le souhaitera Descartes au xviie siècle : le carré géométrie et autres instruments dérivés de l’astrolabe permettent la mesure de lignes inaccessibles par simple visée et le lever de plans, même au plus fort de la guerre de siège ; la numération par les jetons rend possible les échanges commerciaux entre marchands ne possédant ni la même langue, ni la même monnaie, ni les mêmes unités de mesure ; c’est enfin par leur algébrisation que les difficiles questions de prêt à intérêt sont résolues quand l’essor de la banque rend cette résolution indispensable.
Frédéric Métin