Le lundi 6 juin 2016, la SACESR a reçu Naïs Virenque doctorante en histoire de l’art, Centre d’Études Supérieures de la Renaissance
« Lorsqu’au début des années 1970 l’historien de l’art Daniel Arasse découvre puis traduit l’ouvrage que l’Anglaise Frances Amelia Yates a consacré en 1966 à l’art de la mémoire, The art of memory, il amorce en France une tradition de recherches sur les théories, les pratiques et la diffusion des techniques de mémorisation lointainement issues de la pensée antique. Ce faisant, il ouvre la voie à une immersion de l’histoire de l’imagination dans les méthodes et les concepts de l’histoire de l’art, allant jusqu’à caractériser la Renaissance comme, entre autres, un passage d’une ère “de la mémoire” à une ère “de la rhétorique”.
Nous nous proposons de revenir sur les fondements théoriques et pratiques de l’art de la mémoire afin de voir non seulement en quoi cet art consiste, mais aussi en quoi son histoire permet de distinguer le Moyen Âge de la Renaissance et en quoi il est une clé essentielle de la pratique actuelle de l’histoire de l’art. Pour ce faire, nous nous interrogerons sur la définition et la réception de l’art de la mémoire dans l’Antiquité, au Moyen Âge et à la Renaissance entre philosophie, rhétorique et médecine. Nous verrons que loin de ne concerner que les sphères de la pensée et du discours oratoire, il innerve aussi profondément la tradition visuelle occidentale et régit la composition des images au Moyen Âge comme à la Renaissance.
Dès lors, nous réfléchirons à la manière dont l’historien de l’art peut ou doit le prendre en compte dans son investigation : du fondement culturel à la grille de lecture, quel peut être le statut de l’art de la mémoire en histoire de l’art aujourd’hui ? ».
Naïs VIRENQUE