Date : Jeudi 16 janvier 2025
Horaire : 17h30
Lieu : Tours, CESR, Salle Rapin
Organisateur : Conférence SACESR par Pauline Lafille, Maîtresse de conférences en histoire de l’art moderne à l’Université de Limoges
Programme : annonce_SACER_PLafille
Résumé :
Dans une péninsule bouleversée par les guerres d’Italie, la bataille devient au cours du XVIe siècle un motif croissant de l’iconographie politique alors que l’humanisme, reprenant l’art de la guerre antique, contribue à l’émergence des armées et des États modernes. Les palais de gouvernement, à Rome, Florence ou Venise, comme les résidences de pouvoir d’Italie centrale se couvrent de scènes d’histoire et de cycles peints déclinant les hauts faits passés et présents des propriétaires ou des différentes puissances. Comment Léonard de Vinci, Raphaël, Titien, Tintoret ou Vasari conçoivent-ils ces immenses images de mémoire ? Avec quelles sources et pour quels effets ? Peut-on déjà parler d’un genre pictural, alors que la théorie de l’art commence à codifier davantage les images narratives ? La conférence, partant de quelques exemples, montrera les étapes de l’enquête menée sur ce corpus monumental et donnera des clés sur la manière de décoder ces images souvent spectaculaires, à l’iconographie abondante, qui sidèrent ou dominent le spectateur par leur format, leur violence ou leur détail. On montrera combien l’histoire de l’art gagne pour ce faire à adopter une variété d’approches et de sources : outre l’étude évidente du processus de création et des rapports aux textes sources ou à la réception critique, le dialogue avec l’histoire sociale et culturelle de la guerre à la Renaissance, l’analyse des interactions entre théorie de l’art et savoirs militaires, entre la peinture savante et les formes de la culture visuelle de la guerre moderne, offrent de nouvelles perspectives.
Pauline Lafille est maîtresse de conférences en histoire de l’art moderne et contemporain à l’université de Limoges. Ancienne élève de l’ENS, docteure en histoire de l’art (EPHE-PSL), elle a été pensionnaire à la Villa Médicis et à la Villa I Tatti. Ses recherches portent sur les images politiques de l’époque moderne et sur les rapports entre la peinture et les sens, notamment sur l’imaginaire sonore du pouvoir à la Renaissance.